Faculté autonome de théologie protestante

Description
Identification
Type d’entité:Collectivité
Forme(s) autorisée(s) du nom:Faculté autonome de théologie protestante
Autres formes du nom:Enseignement de la théologie (1559-1809);
Faculté de théologie (1809-1927);
Faculté autonome de théologie (1927-1973);
Faculté autonome de théologie protestante dès 1973.
Description
Dates d’existence:1559 -
Histoire:L’enseignement de la théologie est à l’origine de l’Académie de Genève créée en 1559. Dès son second séjour à Genève, Calvin prévoit la création d’une institution scolaire distinguant deux cycles : un cycle d’études générales (le Collège) et un cycle d’études supérieures (l’Académie).
Le projet d’Ordonnances ecclésiastiques de 1541 mentionne que: « Le degré plus proche au ministère et plus conjoint de l’Église est la lecture [i.e. l’enseignement sous forme de commentaires] de théologie dont il sera bon qu’il y en ait à l’Ancien et Nouveau Testament. Mais puisqu’on ne peut profiter en telles leçons que premièrement on ne soit instruit aux langues et sciences humaines […], il faudra dresser collège pour instruire les enfants, afin de les préparer tant au ministère qu’au gouvernement civil. » (…)

À l’origine, quatre enseignements sont donnés : un enseignement de théologie que se partagent Calvin et Bèze; un enseignement d’hébreu comprenant la grammaire et l’exégèse de l’Ancien Testament; un enseignement de grec divisé en cours d’éthique (commentaire de Platon, d’Aristote, de Plutarque et de quelques auteurs chrétiens) et en l’interprétation des poètes, orateurs et historiens de l’Antiquité; et un enseignement ès arts (philosophie) où l’étudiant se familiarise tant avec la logique et la rhétorique qu’avec la physique d’Aristote.

Au cours du XVIIe siècle, entre la promulgation de l’Édit de Nantes (1598) et sa révocation (1685), l’Académie accueille nombre d’étudiants français et devient le bastion de la scolastique calviniste. Les belles-lettres et la philosophie se retrouvent ravalées au rang de disciplines préparatoires formant un tronc commun obligatoire à l’accession aux deux auditoires supérieurs que sont le droit et la théologie.

Cette situation survit pendant deux siècles. Le cursus suivi par le candidat au Saint Ministère dans l’Académie de Genève est clairement explicité par la Compagnie des pasteurs en 1807 (deux ans avant que la Faculté ne devienne, jusqu’à la fin de l’occupation française, un séminaire formant les pasteurs réformés de plusieurs départements français) :
« 1° Sorti de notre Collège à l’âge de quatorze ou quinze ans, l’élève est immatriculé dans notre Académie […] et admis dans l’Auditoire de Belles-lettres. Il y reçoit pendant deux ans des leçons d’histoire et de littérature française, grecque et latine. 2° Après les examens requis, il est admis dans l’Auditoire de philosophie, où il reçoit pendant deux ans des leçons de mathématiques, de physique, de chimie et de philosophie rationnelle. 3° Après de nouveaux examens, il est enfin reçu dans l’Auditoire de théologie. » L’étudiant est alors reparti pour quatre ans d’études.

A partir de 1835 les quatre facultés (théologie, droit, lettres et sciences) sont officiellement traitées à égalité et dès 1887 un étudiant peut directement s’inscrire en théologie, sans avoir à suivre une formation académique préalable.

Entre-temps, en 1873, l’Académie de Genève devient l’Université de Genève avec l'adjonction d'une faculté de médecine. Ce changement de nom traduit une évolution en lien avec la conception que l’on se fait du savoir : le savoir est désormais conçu non plus comme un patrimoine à conserver et à transmettre mais comme un ensemble de connaissances et de méthodes toujours susceptibles d’être enrichies ou remises en cause par les recherches ultérieures.

La faculté de théologie a vu le nombre de ses chaires augmenter et changer de dénomination au cours des siècles, au gré de l’évolution de la théologie. L’Académie comptait à l’origine une chaire unique de théologie (explication dogmatique de textes bibliques). 1697 voit la création d’une chaire nouvelle intitulée « histoire ecclésiastique ». D’abord institutionnellement indépendante de la théologie, elle y est par la suite rattachée.

Au début du XIXe siècle, la théologie comptait quatre chaires : dogmatique; hébreu et langues orientales; histoire ecclésiastique; critique sacrée et morale évangélique. Cinq disciplines principales étaient alors enseignées : Ancien Testament, Nouveau Testament, histoire de l’Église (devenue depuis histoire du christianisme), dogmatique (devenue théologie systématique), et théologie pratique (à l’époque, essentiellement l’homilétique et l’apologétique). À ces cinq disciplines se sont ajoutées l’éthique (qui a longtemps été enseignée dans le cadre de la chaire de dogmatique) et l’histoire des religions. A ces sept branches des études de théologie sont ajoutées des branches complémentaires : philosophie, psychologie de la religion, sociologie de la religion, judaïsme et islam.

Le statut de la Faculté de théologie :
Officiellement la faculté s'appelle «Faculté autonome de théologie protestante de l’Université de Genève». Cet intitulé remonte à 1927. La loi de séparation de l’Église et de l’État est votée en 1907.

Dans les années 1920, des débats politiques sont engagés. Après plusieurs projets (dont l’un qui prévoyait de ne maintenir en théologie que les disciplines philologiques et historiques), le postulat suivant est adopté : autonomie de la faculté (dont le budget est à la charge de l’Université et de l’Église) intégrée à l’Université, mais gouvernée par un Conseil de fondation composé de représentants de l’État, de l’Université et de l’Église nationale protestante de Genève, auquel incombe notamment la nomination des membres du corps enseignant. La «Loi sur la création d’une Fondation de la Faculté autonome de théologie protestante» est votée le 2 novembre 1927.

Le 23 septembre 2004, les universités de Genève, Lausanne et Neuchâtel signent une convention réunissant les trois facultés de théologie au sein d’une Fédération. La collaboration entre elles, dans le domaine de l’enseignement notamment, s’en trouve renforcée; tous les titres académiques sont désormais décernés par la Fédération, à l’exception du doctorat en théologie.

La faculté de théologie de Genève a également tissé des liens avec quatre partenaires principaux : l’Institut d’histoire de la Réformation (dont les membres donnent régulièrement des cours à la faculté), la faculté des lettres (où les étudiantes et étudiants sont invités à suivre certains enseignements, la philosophie notamment), l’Institut œcuménique de Bossey (rattaché au Conseil Œcuménique des Églises) et l’Institut d’études supérieures de théologie orthodoxe de Chambésy.

Dernier épisode en date dans l'histoire de la faculté : le 1er août 2009, les rectorats des Universités du Triangle Azur (Genève, Lausanne et Neuchâtel) ont signé une convention de partenariat en théologie protestante et sciences des religions afin de répartir plus clairement les pôles de compétence en matière d’enseignement et de recherche.





Contrôle
Code d’identification de la notice d’autorité:CH UNIGE/ISAAR/38
Code(s) d’identification du ou des services:CH-000196-4
Règles ou conventions:ISAAR (CPF) Norme internationale sur les notices d'autorité utilisées par les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles, deuxième édition, 2004
Niveau d’élaboration:Publié
Niveau de détail:Moyen
Dates de création, de révision ou de destruction:Notice créée le 27.03.1990; révisée le 08.12.2015; novembre 2020
Langue(s) et écriture(s):Français
Sources:Marcacci, Histoire de l'université de Genève, 1559-1986, Genève, 1987 (p. 67 : Statut du 13 janvier 1809 qui fixe la situation de Académie dans l'Université napoléonienne et créée de véritables facultés; Arrêté sur la composition de l'Académie de Genève, 7 juillet 1809);

Ch. Borgeaud – P. E. Martin, Histoire de l’Université de Genève (de 1559 à 1956), 4 vol. + 2 annexes, Genève, Georg, 1900-1959 ;

M. Marcacci, Histoire de l’Université de Genève 1559-1986, Genève, Université de Genève, 1987.

http://www.unige.ch/theologie/ (historique par Marc Vial)