Pain, Jacques
Description
Identification | ||
Type d’entité | : | Personne |
Forme(s) autorisée(s) du nom | : | Pain, Jacques |
Formes parallèles du nom | : | Jacques Pain |
Description | ||
Dates d’existence | : | 1943-2021 |
Histoire | : | Pédagogue et universitaire français Naissance le 1 juillet 1943 à Mâcon Décès le 17 janvier 2021 à Hon-Hergies Issu d'une famille populaire, Jacques Pain apprend à lire dans une classe Freinet. Lors de ses études secondaires, à Mâcon puis à Nevers, il participe à des journaux lycéens, montrant un goût certain pour l’écriture et se faisant remarquer par ses positions contestataires. En 1967, il débute des études de psychologie à l’université Paris X-Nanterre. Il obtient en 1969 une licence en sciences de l’éducation dans cette même université, où cette discipline vient d’y faire son entrée. C’est à cette époque qu’il fait la rencontre décisive de Fernand Oury et découvre la pédagogie institutionnelle (PI) dans les Groupes d’Éducation Thérapeutique (GET). Bien que Fernand Oury soit d’une méfiance « primaire » à l’égard des universitaires, il accepte que Jacques Pain co-rédige avec lui la Chronique de l’école-caserne, publié en 1972. Leur compagnonnage ne cessera qu’avec le décès de Fernand Oury. Militant un temps engagé au parti communiste, Jacques Pain n’en est pas moins toujours resté un esprit libre, luttant sans relâche et dans de multiples institutions, pour une éducation toujours plus émancipatrice et solidaire. En 1979, Jacques Pain soutient un doctorat de 3e cycle en sciences de l’éducation, sous la direction de Gilles Ferry, intitulé "Une formation à la pratique de l’institutionnel : Pédagogie institutionnelle et formation". En 1993, Jacques Pain soutient son doctorat d’État - "Pratique de l’institutionnel, recherche-intervention et recherche-formation dans le champ éducatif" - sous la direction de Jacques Natanson. |
Lieux | : | France ; Salvador ; Suisse ; Belgique ; Japon ; Brésil ; Espagne |
Fonctions et activités | : | Entre février et octobre 1972, il est responsable de la formation des assistants universitaires de l’université de San Salvador. Cette expérience en contexte politique extrême le marquera considérablement : il en gardera un souci constant à l’égard des plus défavorisés et une volonté inébranlable de soutenir les politiques en leur faveur. De retour en France, il enseigne au Collège d’Enseignement Technique de Cormeilles-en-Parisis (95) de 1973 à 1975. Il y pratique les techniques Freinet et la pédagogie institutionnelle. Freinet, Marx, Freud, les travaux anglo-saxons sur les groupes, la psychothérapie et l’analyse institutionnelle constituent ses points d’appui, avec les arts martiaux et la pensée japonaise. À l’époque en effet, il enseigne le karaté-do Kyokushinkai de 1973 à 1978 (alors ceinture noire 1ère dan) et approfondira sa pratique, avec quelques séjours au Japon, jusqu’à la 4e dan. En 1979, il est nommé assistant en sciences de l’éducation à Nanterre en 1981. Convaincu qu’une véritable formation des éducateurs et des enseignants se doit d’être cohérente avec les valeurs et les principe qu’elle affirme, il met en pratique le modèle de formation élaboré dans sa thèse : multiréférentialité et analyse de pratiques, mise en place d’ « institutions »... Les années 1980 sont extrêmement prolifiques. Il intervient dans d’innombrables lieux d’éducation et de formation, auprès d’équipes de professionnels dans les champs éducatifs (de l’Éducation surveillée puis de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, à la « Maison de nos enfants » en Belgique et dans des établissements de Protection sociale de l’enfance…) et pédagogiques (dans les écoles La Source à Meudon, Ganenou à Paris 11e, dans les établissements scolaires sensibles de l’académie de Versailles…). Il se joint à Françoise Dolto et à Fernand Oury pour accompagner l’école de La Neuville, dirigée par Fabienne d’Ortoli et Michel Amram. En 1983, il fonde les éditions associatives Matrice, avec Daniel David et Christine Vander Borght. Elles permettent de diffuser largement la pédagogie institutionnelle, ses ouvrages classiques et actuels, sans lesquels la PI ne ferait certainement pas autant parler d’elle encore aujourd’hui. Des universitaires et des praticiens reconnus y côtoient des professionnels experts. À cette période aussi, Jacques Pain participe à la création du VIRFO (Violences recherches et formations), un collectif d’une vingtaine de chercheurs et de professionnels des sciences humaines et sociales pratiquant tous un art martial ou un sport de combat. Il s’agit d’aider, aux plan professionnel et personnel, à mieux comprendre et à maîtriser les formes de violence à une époque où peu en parlent, par la mise en pratique et la théorisation au plus près des sujets et des groupes. De nombreux stages ont lieu, centrés sur l’approche de la violence dans le champ éducatif et scolaire, la formation des maîtres et des éducateurs, la pédagogie institutionnelle et les méthodes actives. Il devient maître de conférences en 1988. En 1993, il fonde l’équipe de recherches « Crise, École, Terrains sensibles ». Professeur des universités en 1995, il est une figure incontournable de l’université Paris X-Nanterre participant à sa gouvernance, élu dans divers conseils (1992-2002), siégeant à la commission de discipline (fin des années 1990), dirigeant le service universitaire de la formation des maîtres (1989-1992). Le recteur de l’académie de Versailles le charge d’une mission sur les questions de violence en milieu scolaire entre 1992 et 1994. Jacques Pain n’en poursuit pas moins ses activités de recherche-intervention. En France et à l’étranger, c’est un intervenant et un conférencier très demandé et apprécié. Il donne des cours dans des universités belges (Mons, Liège, Bruxelles) et suisses (Genève). Il est professeur invité dans les universités de Kyoto (Japon), de Paraïba (Brésil), de Séville (Espagne). Toujours attentif aux pratiques pédagogiques innovantes et fidèle à ses convictions, il est proche de mouvements pédagogiques tels l’ICEM, les amis de Freinet, le GFEN ou les CEMEA. Dans ses recherches, ses interventions et ses cours, il aborde souvent des objets d’étude inédits, qu’il s’agisse du harcèlement ou du décrochage scolaire, de la sanction, de l’autorité ou de la crise. En se spécialisant sur les pratiques de l’institutionnel et la violence, il tient le yin et le yang de la condition humaine, sans oublier le politique et la psychanalyse, à laquelle les longs compagnonnages avec Jean Oury, Félix Guattari, Pierre Delion ou encore Mireille Cifali l’ont acculturé. Sa culture scientifique témoigne d’une curiosité intellectuelle éclectique et insatiable. Ses textes sont parfois ardus, mais sa production scientifique est impressionnante : 19 ouvrages, 26 ouvrages collectifs, 211 articles, jury de 102 thèses et/ou HDR dont 19 sous sa direction5. Sur la forme, ses manuscrits révèlent une écriture à l’esthétique fine et toujours très lisible. Passionné de littérature, il écrivait aussi des poèmes et des romans policiers. La pédagogie institutionnelle reste l’affaire de sa vie, son univers d’espérance en un monde plus juste et respectueux de celles et ceux que le sort a écartés. « Attention, être humain ! » écrivait-il, transposant le serment d’Hippocrate à la relation éducative pour en faire le premier invariant des pratiques de l’institutionnel. Il fut l’artisan des rassemblements nationaux des groupes de pédagogie institutionnelle à l’école de la Neuville (1994), à l’INRP (2000), à Lille (2004), à la clinique de la Borde (2006). |
Contexte général | : | La pédagogie institutionnelle date de 1958, du moins son « appellation contrôlée », par les frères Jean et Fernand Oury, au congrès du mouvement Freinet, l'un des principaux mouvements d'éducation nouvelle, qui se tint cette année-là à Paris. Jean Oury se rapporte alors explicitement à la psychothérapie institutionnelle (1952) et à ce mouvement historique de pensée qui vise à resituer l'être humain au cœur des institutions qui fondent et règlent la société (1936). |
Contrôle | ||
Code d’identification de la notice d’autorité | : | CH UNIGE/ISAAR/471 |
Code(s) d’identification du ou des services | : | CH-000175-4 |
Règles ou conventions | : | ISAAR (CPF) - Norme internationale sur les notices d'autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles, deuxième édition, 2004 |
Niveau d’élaboration | : | Notice publiée |
Niveau de détail | : | Notice incomplète |
Dates de création, de révision ou de destruction | : | 27.06.2023 |
Langue(s) et écriture(s) | : | Français |
Sources | : | http://www.jacques-pain.fr/jpwp/hommage/ |
Ressources
Jacques Pain | (producteur) |