Maison des Petits
Notices d'autorité
Description
Identification | ||
Référence | : | [CH-F]AIJJR/MdP |
Intitulé | : | Maison des Petits |
De | : | 1880 |
À | : | 1995 |
Niveau de description | : | Fonds |
Importance matérielle | : | 2,5 ml |
Support de l'unité de description | : |
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Contexte | ||
Nom du producteur | : | Maison des Petits |
Histoire administrative/Notice biographique | : | En octobre 1913, deux disciples de Maria Montessori exemplifient dans un cours de l’Institut les démarches de la pédagogue italienne en sollicitant la présence de jeunes enfants. Séduits, les parents concernés demandent que l’expérience soit prolongée ; trois étudiantes de l’Institut – Hélène Antipoff, Marguerite Eugster et Marguerite Gagnebin – s’y engagent. Au vu du succès de la démarche, la Maison des petits – allusion aux fameuses Case dei bambini – s’institutionnalise et est confiée, dès l’automne 1914, à l’enseignante Mina Audemars. En 1915, une seconde classe est ouverte pour accueillir de nouveaux enfants sans exiger le départ des aînés ; l’institutrice Louise Lafendel rejoint sa collègue. Bientôt inséparables, toutes deux assumeront trois décennies durant la direction de la Maison. L’école réunit d’abord une vingtaine, puis bientôt une cinquantaine de petits de 3 à 9 ans (300 l’auront fréquentée en 1929). A partir de 1918, les enfants de 8 à 12 ans intègrent la Maison des Grands sise au Chemin Sautter et dirigée par Pierre Meyhoffer. La Maison des Petits s'installe quelques mois au au Chemin Sautter avant d'occuper pendant 5 ans des locaux à la Taconnerie, jouxtant ainsi l’Institut Rousseau. E. Claparède l’accueille ensuite dans une villa paisible et arborée de Champel. A l’image d’autres écoles privées, le recrutement s’opère dans les milieux privilégiés, visiblement plus aisément acquis à de telles options pédagogiques. Le rattachement de la Maison des petits au réseau public, en 1922 – pour faire de cette Maison l’école d’application de l’école élémentaire publique – ne modifiera guère cette tendance même après son déménagement dans la commune populaire de Plainpalais. Dans leur Cahier de méditations pédagogiques, Audemars et Lafendel décrivent précisément le double but assigné à la Maison des petits : « Le premier : rechercher, expérimenter, vérifier, les vérités psychologiques actuelles. Le deuxième : orienter au contact de ces vérités une équipe de jeunes éducatrices ». Les deux pédagogues promeuvent une démarche éclectique fondée sur l’éducation fonctionnelle d'E. Claparède, liée à une théorie du développement en termes de stades : initialement, l’enfant adapte les choses à lui-même, ensuite l’activité motrice s’allie à l’activité mentale, puis finalement l’enfant intègre les exigences extérieures et s’ouvre à la curiosité scientifique. A ces stades répond l’organisation des chambres de la villa-école, chacune étant dédiée à une fonction précise et s’adressant à un âge déterminé : la chambre de construction, du modelage, du langage, du calcul ; l’atelier des apprentis, des chercheurs. Les jeux créés par les directrices ont une même vocation, susceptibles de s’ajuster sur les besoins et intérêts des différents stades ; ces jeux suivent tous la devise « par l’activité manuelle à l’activité mentale ». C’est en concordance avec ces conceptions que sont définis le rôle et l’activité de l’éducateur d'une part ; et la formation des stagiaires (surtout des femmes) d'autre part. Celles-ci passent de un à trois ans dans la Maison, à raison de trois matinées par semaine. Elles s’initient d’abord au travail personnel face à des problèmes pratiques : elles se répartissent dans les différents groupements d’enfants qu’elles observent et étudient, mettant alors en commun leurs réflexions. Elles prennent ensuite la responsabilité d’un groupe d’enfants de 6-7 ans, étudient un problème particulier (lecture, mathématique, etc.) et préparent du matériel d’enseignement. Elles ont à disposition tout l’arsenal des méthodes existantes et une bibliothèque avec des ouvrages scientifiques de référence. La recherche est présente dans la Maison des petits sous trois formes. Propre aux directrices, la première s’élabore à même l’action éducative et permet, par une pratique réfléchie, de définir lesdits stades de développement et d’y ajuster simultanément la pratique elle-même. Deuxièmement, les études des stagiaires requièrent pour leur part des observations et analyses systématiques et débouchent sur des travaux de recherche (sur l’efficacité des jeux de surface, par exemple). D’une tout autre envergure, la troisième est le fait avant tout des recherches inaugurales de Piaget et de ses collaborateurs sur la pensée de l’enfant, la Maison des petits se révélant ainsi le terreau d’une nouvelle psychologie de l’enfant. La Maison des petits conquiert promptement une réputation qui fait fi de toutes frontières, non sans que se fassent entendre quelques voix discordantes. Certaines reprochent aux directrices d’exercer une emprise morale trop forte sur leurs bambins ; d'autres dénoncent le libéralisme qui y règne ou critiquent l’élitisme de l’établissement et l’impossibilité d’en généraliser les pratiques aux écoles publiques. A l’heure de leur retraite, Audemars et Lafendel confient la direction de « leur » Maison à une personnalité qui saura en préserver l’esprit : leur ancienne élève, Germaine Duparc, jeune docteure en biologie, accepte de relever le défi. Elle s’empresse d’obtenir un brevet de maîtresse enfantine, parfait sa formation pédagogique en travaillant une année durant aux côtés de ses inspiratrices, et entre en fonction en 1945. La Maison des petits est désormais installée aux Pâquis, à deux pas du Palais Wilson qui abrite l’Institut universitaire des sciences de l’éducation. Germaine Duparc présidera aux destinées de la Maison des petits jusqu’en 1978. La même année la Maison des petits est à nouveau installée au cœur de la vieille ville, à Saint-Antoine, pour se rapprocher de la FPSE, désormais à Uni Dufour. La direction de l’école devient collégiale : deux professeurs de la Faculté, un membre de la direction de l’enseignement primaire et un inspecteur scolaire. La recherche, toujours centrée sur le développement de nouvelles démarches d’enseignement, s’oriente vers des expériences de décloisonnement en mathématiques, français et activités créatrices. Puis le travail se focalise sur l’enseignement et l’apprentissage de la lecture/écriture. Du point de vue de son fonctionnement, une nouvelle formule de collaboration est mise sur pied : une enseignante détachée est associée à l’équipe de recherche : les enseignantes de la Maison des petits bénéficient de 12 demi-journées de travail en collaboration avec les chercheurs. En 2009, une double extension est décidée : l’école de Saint-Antoine étant loin de représenter tous les milieux socio-culturels, un réseau Maison des petits est constitué, incluant des classes de la Roseraie et de Ferdinand Hodler qui drainent des enfants de quartiers populaires. Les recherches sont étendues aux mathématiques et aux sciences, en collaboration avec des équipes d’autres contrées. Sans renier ses origines, l’aventure de la Maison des petits se poursuit, tout en intégrant les renouvellements récents des pratiques et théories pédagogiques et didactiques. |
Contenu et Structure | ||
Présentation du contenu | : | Ce fonds témoigne des activités et du fonctionnement de la Maison des Petits sous la direction de M. Audemars et L. Lafendel puis de G. Duparc. Il rend compte du rayonnement intellectuel et scientifique de cette école à travers notamment la création de jeux pédagogiques ou les écrits des principales actrices. Ce fonds témoigne également, dans une moindre mesure, des activités et du fonctionnement de la Maison des Grands. |
Évaluation, tris et éliminations, sort final | : | Elimination des doublons et des documents illisibles. |
Accroissements | : | Fonds clos |
Mode de classement | : | A. Gouvernance B. Finances C. Personnel D. Ressources matérielles et immobilières E. Communication et relations publiques F. Relations externes G. Affaires scolaires et parascolaires H. Enseignement et formation |
Conditions d'accès et d'utilisation | ||
Conditions d'accès | : | La consultation des documents est régie par la Loi sur l’information du public et l’accès aux documents et la protection des données personnelles (LIPAD) et la Loi sur les archives publiques (LArch). |
Conditions de reproduction | : | La consultation des documents est régie par la Loi sur l’information du public et l’accès aux documents et la protection des données personnelles (LIPAD) et la Loi sur les archives publiques (LArch). |
Langue et écriture des documents | : | Français (principalement) |
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques | : | Les documents grand format et très grand format, les photographies isolées et les objets sont classés à part. |
Instruments de recherche | : | Inventaire |
Sources complémentaires | ||
Existence et lieu de conservation de copies | : | Les AIJJR possèdent des copies numériques de nombreux documents du fonds (photographies, livre d'or, etc.). |
Sources complémentaires | : | Fonds des AIJJR : [CH-F]AIJJR/FG [CH-F]AIJJR/GD Sous-fonds de la CoPAF : CH UNIGE/CoPAF 2009/15 CH UNIGE/CoPAF 2017/8 Autres fonds d'archives : Archives du Département de l'Instruction Publique de l'Etat de Genève, fonds "Secrétariat général". |
Bibliographie | : | Perregaux, Christiane. Une école où les enfants veulent ce qu'ils font. 1996 Dossier thématique sur les jeux pédagogiques : https://www.unige.ch/archives/aijjr/dossiers-th%C3%A9matiques/les-jeux-educatifs-de-la-maison-des-petits |
Contrôle de la description | ||
Règles et convention | : | ISAD/G |
Date(s) de la description | : | 12.12.2017 ; 15.01.2019 |
Sous-fonds